Un surveillant de la maison d’arrêt de Valence (Drôme) a été suspendu mardi de ses fonctions mardi. Il est soupçonné d’une faute dans le cadre d’une enquête administrative suivant le décès, le 4 mars 2008, d’un détenu de 19 ans, vraisemblablement tué par son co-détenu. « Un surveillant a été suspendu pour négligence grave », a expliqué mercredi à l’Agence France presse Muriel Guégan, adjointe de la direction interrégionale des services pénitentiaires de Lyon…
« Cette mesure, ajoute-t-elle, a pour vocation de limiter l’intervention de l’agent au sein de l’établissement tant que durera l’enquête interne. » Ce n’est selon elle pas une sanction. Le secrétaire régional de l’Ufap, Jean-Jacques Deflandre, s’indigne de cette décision, et estime que l’administration pénitentiaire cherche « un bouc-émissaire » pour « se dédouaner de ses responsabilités, de la pression médiatique, de la famille ». Selon lui, l’administration reproche au gardien de ne pas avoir réagit alors qu’il avait été averti par le détenu assassiné de son souhaitait de changer de cellule.
La famille du garçon avait également alerté les surveillants, le week-end précédent le décès, en constatant lors d’un parloir des traces de coups et l’état de terreur de l’adolescent. «Les surveillants ne pouvaient pas ignorer l’état dans lequel se trouvait ce garçon, estimait le 7 avril Marie-Christine Buffard, avocate de la famille de Jérémy. S’ils l’avaient montré à un médecin, comme cela leur avait été demandé deux jours plus tôt, le médecin aurait constaté les hématomes, les côtes cassées. Il n’aurait pas laissé Jérémy dans cette cellule et il serait encore en vie.»
Deux jours après le parloir, Jérémy avait été retrouvé inanimé dans sa cellule. Un suicide par asphyxie avait d’abord été évoqué, un sac ayant été retrouvé près de détenu. Puis l’enquête s’était rapidement orientée l’homicide. L’un des co-détenus de Jérémy, incarcéré après une tentative d’homicide, est soupçonné. Rachida Dati était venue visiter la maison d’arrêt, le 7 avril dernier. Elle n’avait pas évoqué le cas du garçon avec les personnels, mais avait rappelé qu’une information judiciaire était ouverte, et une enquête administrative en cours. Cette dernière n’est pas close, mais elle débouche déjà sur la suspension d’un surveillant.
Article de Ol.B. (avec AFP) paru sur Libélyon.fr, mercredi 14 mai 2008.
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