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Archive pour 15 mai 2008

Folies meurtrières

Jeudi 15 mai 2008

Folies meurtrières, rencontres avec des criminels dans un hôpital prison (diffusion le 26 mai à 20H40 sur France 5)
PARIS, 15 mai 2008 (AFP) – 15/05/2008 08h11 – Ce sont des schizophrènes ou des psychopathes, des criminels, parfois des meurtriers. Jugés pénalement irresponsables, ils sont internés dans un hôpital prison à Avignon, que la réalisatrice Agathe Lanté a filmé pour un documentaire intitulé « Folies meurtrières » pour France 5.

L’Unité pour malades difficiles d’Avignon (une des cinq UMD existant en France) est « un hôpital aux allures de pénitencier pour contenir des personnes devenues incontrôlables »", décrit la réalisatrice. Elle y a passé trois semaines afin « de donner la parole aux malades », explique-t-elle à l’AFP.

« On ne les entend jamais. La folie a toujours fait peur », souligne Agathe Lanté. Elle-même reconnaît avoir eu peur, le premier jour de tournage. Avant de se sentir plus en confiance. Des règles de sécurité ont été respectées tout au long du tournage: les portes des chambres où elle se trouvait avec son cameraman restaient ouvertes et ils étaient toujours accompagnés d’au moins un membre du personnel.

Surtout, très vite, elle a eu « de vrais échanges » avec certains malades. « J’ai fait de belles rencontres avec des personnes à la fois touchantes et criminelles », ajoute Agathe Lanté. Avec l’une d’elle, Chico, elle a passé des après-midi entières à discuter à la cafétéria de l’hôpital.

« Un soir, alors qu’il faisait la vaisselle, il s’est mis à parler du meurtre de sa femme, très +naturellement+ », se souvient-elle. Dans le documentaire, on voit Chico expliquer pourquoi il a tué son épouse, à coups de couteau: « Elle s’amusait à regarder d’autres personnes. Il y a des regards qui ne trompent pas. (…) Une voix dans ma tête a dit « oui ». J’ai fait confiance en la voix et je l’ai tuée », raconte-t-il.

La réalisatrice a également suivi Karim. Il a étranglé sa compagne, âgée de 28 ans. En première instance, il avait été jugé irresponsable. Une décision inacceptable pour la famille de la victime et le parquet général, qui a fait appel. Le procès pose la question cruciale du discernement de Karim au moment des faits.

Le film donne à voir la douleur de la famille de la victime. « Vous voulez que je me fasse passer pour une folle ? Que j’aie une bouffée délirante ? », hurle la mère en marge du procès.

« Vous vous rendez compte, quand on tue votre fille et que (le meurtrier) est acquitté », crie la mère. « Il y a des malades psychiatriques, mais lui non », croit-elle savoir. Un jugement partagé par le tribunal puisque Karim sera finalement condamné à 17 ans de prison.

Le documentaire a été tourné au moment du débat sur l’irresponsabilité pénale, souligne la réalisatrice. Il a été suscité par le non-lieu psychiatrique requis contre l’auteur présumé du meurtre en 2004 de deux infirmières dans un hôpital psychiatrique de Pau.

Depuis avril 2008, une loi institue une audience publique pour les déclarations d’irresponsabilité pénale en cas de trouble mental.

La réalisatrice n’entend pas prendre position avec ce documentaire. En revanche, elle estime que « ça n’a aucun sens de juger quelqu’un qui n’a pas conscience de l’acte commis ».

Un surveillant suspendu après la mort d’un détenu

Jeudi 15 mai 2008

Un surveillant de la maison d’arrêt de Valence (Drôme) a été suspendu mardi de ses fonctions mardi. Il est soupçonné d’une faute dans le cadre d’une enquête administrative suivant le décès, le 4 mars 2008, d’un détenu de 19 ans, vraisemblablement tué par son co-détenu. « Un surveillant a été suspendu pour négligence grave », a expliqué mercredi à l’Agence France presse Muriel Guégan, adjointe de la direction interrégionale des services pénitentiaires de Lyon…

« Cette mesure, ajoute-t-elle, a pour vocation de limiter l’intervention de l’agent au sein de l’établissement tant que durera l’enquête interne. » Ce n’est selon elle pas une sanction. Le secrétaire régional de l’Ufap, Jean-Jacques Deflandre, s’indigne de cette décision, et estime que l’administration pénitentiaire cherche « un bouc-émissaire » pour « se dédouaner de ses responsabilités, de la pression médiatique, de la famille ». Selon lui, l’administration reproche au gardien de ne pas avoir réagit alors qu’il avait été averti par le détenu assassiné de son souhaitait de changer de cellule.

 

La famille du garçon avait également alerté les surveillants, le week-end précédent le décès, en constatant lors d’un parloir des traces de coups et l’état de terreur de l’adolescent. «Les surveillants ne pouvaient pas ignorer l’état dans lequel se trouvait ce garçon, estimait le 7 avril Marie-Christine Buffard, avocate de la famille de Jérémy. S’ils l’avaient montré à un médecin, comme cela leur avait été demandé deux jours plus tôt, le médecin aurait constaté les hématomes, les côtes cassées. Il n’aurait pas laissé Jérémy dans cette cellule et il serait encore en vie.»

 

Deux jours après le parloir, Jérémy avait été retrouvé inanimé dans sa cellule. Un suicide par asphyxie avait d’abord été évoqué, un sac ayant été retrouvé près de détenu. Puis l’enquête s’était rapidement orientée l’homicide. L’un des co-détenus de Jérémy, incarcéré après une tentative d’homicide, est soupçonné. Rachida Dati était venue visiter la maison d’arrêt, le 7 avril dernier. Elle n’avait pas évoqué le cas du garçon avec les personnels, mais avait rappelé qu’une information judiciaire était ouverte, et une enquête administrative en cours. Cette dernière n’est pas close, mais elle débouche déjà sur la suspension d’un surveillant.

Article de Ol.B. (avec AFP) paru sur Libélyon.fr, mercredi 14 mai 2008.