Archive pour mai 2008

L’ONU dénonce la détention abusive des immigrés clandestins dans le monde

Mercredi 28 mai 2008

Les immigrés clandestins sont de plus en plus fréquemment jetés en prison, dans les pays du Nord comme dans ceux du Sud, alors qu’ils n’ont commis aucun crime, déplore le groupe de travail de l’ONU sur la détention arbitraire, dans un rapport remis mardi 11 mars.

« Actuellement, tout le monde recourt à la détention contre les personnes en situation irrégulière. C’est une tendance inquiétante », a déclaré devant la presse Leïla Zerrougui, présidente du groupe de travail. « Les immigrants en situation irrégulière ne sont ni des criminels ni des suspects, leur détention doit être l’exception et non la règle », a souligné Mme Zerrougui, qui a présenté son rapport devant le Conseil des droits de l’homme de l’ONU lors de sa 7e session, à Genève.

« DEUX OU TROIS ANS EN PRISON »

Les pays « à proximité de l’hémisphère Nord » recourent à la détention « soit parce qu’ils ont signé des accords pour stopper les candidats à l’immigration vers le Nord, soit parce qu’ils sont eux-mêmes submergés par des arrivées massives d’étrangers », relève le rapport. Quant à l’Europe, elle « se débarrasse du problème en signant des accords, mais les gens sont détenus quand même », dénonce la présidente, citant les accords de réadmission conclus entre l’Espagne et la Mauritanie ou entre l’Italie et la Libye.

En Guinée-Equatoriale, où s’est rendu le groupe de travail l’année dernière, « les commissariats de police sont davantage remplis de migrants en situation irrégulière que de personnes qui ont commis des infractions ». De nombreux pays n’ont pas mis en place de cadre légal réglementant la situation des étrangers en situation irrégulière, a en outre souligné Mme Zerrougui. « Certains détenus, comme nous l’avons vu en Angola, peuvent rester deux ou trois ans en prison. »

Article paru le 12 mars 2008 sur LeMonde.fr

Journées de réflexions sur l’enfermement du 22 mai au 31 mai à Dijon

Mardi 20 mai 2008

Dans une société qui criminalise de plus en plus les individu-e-s et généralise l’utilisation de moyens de contrôle comme la biométrie, la vidéo-surveillance et le fichage ADN, la prison est considérée comme une entité nécessaire au bien être individuel et au bon fonctionnement de l’état. La seule critique possible des enfermements se cantonne alors aux seules thématiques de l’insalubrité et de la surpopulation carcérale. Refusant ce postulat de départ, nous avons organisé cette dizaine de jours à Dijon pour dénoncer les différents types d’enfermements (Centres de rétention administratives, établissements pénitenciaires pour mineur-e-s, hôpitaux psychiatriques, prisons…) re-questionner l’existence même des prisons et introduire des alternatives ou du moins des formes d’organisation face à la répression.

Programme du 22 au 31 Mai

 

  • Exposition de la CIMADE sur les centres de rétention administrative
  • Exposition Bienvenue en France sur les zones d’attentes. Bibliothèque universitaire droits-lettres, campus de l’université de Bourgogne

 

- jeudi 22 mai

  • 17h : conférence de Marc BERNARDOT autour des camps d’étranger-e-s. Il est professeur de sociologie à l’université du Havre et présentera son ouvrage Camps d’étrangers paru en mars 2008 aux Éditions du croquant. amphi EICHER, pole AAFE, université de bourgogne
  • 20h : restaurant vegan prix libre : Restaurant le piment d’où, 67 rue Jean-Jacques ROUSSEAU (date à confirmer)

- vendredi 23 mai

  • 18h : vernissage de l’exposition de la CIMADE sur les centres de rétentions (le lieu sera précisé ultérieurement)

- samedi 24 mai

  • 17h : carte blanche aux personnes du journal L’Envolée sur les thèmes abolitionisme/anti-carcéral et prisonnier-e-s de droit commun/prisonnier-e-s politiques, Cette discussion sera suivie d’un repas.
  • 21h : concert de soutien à la caisse anti-répression dijonnaise
    • Experimental ( hip hop de Lyon )
    • Singe des rues ( hip hop de Paris )
    • Ken park ( punk de Saint-Etienne )
    • sound system du Dr Larry

Le tout a lieu à l’espace autogéré des tanneries, 17 bd de Chicago

 

- dimanche 25 mai (date reportée )

  • 17h : lectures collectives sur l’enfermement, récits et témoignages d’expériences d’enfermement, espace autogéré des tanneries 15 bd de Chicago

- lundi 26 mai

  • 19h : conférence de Claude SIGALA autour de l’enfermement psychiatrique et ses alternatives. SIGALA est fondateur du lieu de vie alternatif le CORAL. Cette conférence est suivie d’un repas. Bistrot d’Icare,(lieu à confirmer)

- mardi 27 mai

  • 19h : Conférence de Jacques LESAGE DE LA HAYE : C’est quoi l’enfermement ? Qui est enfermé aujourd’hui ? et petit historique de l’enfermement (le lieu sera précisé ultérieurement)

- mercredi 28 mai

  • 19h : Conférence de Charlie BAUER précédée de la projection du film Censure espace autogéré des tanneries, 17 bd de Chicago

- jeudi 29 mai

  • 20h : projection du film Mutinerie et débat sur l’enfermement des mineur-e-s + petit apéro cinéma l’eldorado, 21 rue Alfred de Musset (heure à confirmer)

- vendredi 30 mai

  • 19h : soirée de présentation de différentes caisses de soutien anti-repressions ( Montpellier, Paris, Lyon… ) et de l’Anarchist Black Cross dijonnais. local libertaire, 61 rue jeannin

- samedi 31 mai

  • 21h : concert co-organisé avec le SCALP espace autogéré des tanneries, 17 bd de Chicago

Article publié le 12 mai sur Rebellyon.info.

Fête de l’Huma

Vendredi 16 mai 2008

Le Génépi participe à la Fête de l’Humanité en Rhône-Alpes, les 30 et 31 mai prochains. L’occasion de rencontrer des bénévoles de l’association, de découvrir le activités menées cette année dans les prison de Lyon et de la région, et plus généralement de découvrir le monde carcéral avec une cellule reconstituée, une exposition, des panneaux d’information, etc. 

Pour participer, l’entrée est à 12€ en prévente pour les deux jours. N’hésitez pas à nous demander! Et avec au programme:  

Vendredi 30 Mai :
18h rencontre débat « MAI 68! MAI 2008!,40 ANS APRES! » notament avec Louis Viannet et de nombreux intervenants
21h concert« DOKHANDEM«  ( proposé par l’association « jarringeffects » )
22h concert GADJO LOCO proposé par le bar associatif FURIB’ARTS, en acoustique au stand
22h30 concert M.A.P (MINISTERE DES AFFAIRES POPULAIRES)
24h fin de soirée

Samedi 31 Mai
12h concert groupe « RUE DES ARCHERS «  en acoustique (proposé par le bar associatif « Furib’art » )
Intervention de PATRICK LEHYARIC, directeur du journal l’Humanité
13h30-14h30 « DONIS-DONIS«  danses africaines avec des percussions
14h30-16h30 Débat contradictoire (thème en cours d’élaboration)
17h15-18h concert, chanteuse «  NAT « 
18h-18h45 rencontre-débat (thème en cours d’élaboration)
19h concert,groupe «  TALENS TRIO « 
20h30 concert, groupe «  LA RUE D’LA SOIF« 
22h concert, groupe » VERDENA «  groupe italien
23h30 groupe » DEPORTIVO  »
1h fin de la Fête

Toutes les informations pratiques, les programmes et les contacts sur le site de la Fête de l’Huma Rhône-Alpes.

Folies meurtrières

Jeudi 15 mai 2008

Folies meurtrières, rencontres avec des criminels dans un hôpital prison (diffusion le 26 mai à 20H40 sur France 5)
PARIS, 15 mai 2008 (AFP) – 15/05/2008 08h11 – Ce sont des schizophrènes ou des psychopathes, des criminels, parfois des meurtriers. Jugés pénalement irresponsables, ils sont internés dans un hôpital prison à Avignon, que la réalisatrice Agathe Lanté a filmé pour un documentaire intitulé « Folies meurtrières » pour France 5.

L’Unité pour malades difficiles d’Avignon (une des cinq UMD existant en France) est « un hôpital aux allures de pénitencier pour contenir des personnes devenues incontrôlables »", décrit la réalisatrice. Elle y a passé trois semaines afin « de donner la parole aux malades », explique-t-elle à l’AFP.

« On ne les entend jamais. La folie a toujours fait peur », souligne Agathe Lanté. Elle-même reconnaît avoir eu peur, le premier jour de tournage. Avant de se sentir plus en confiance. Des règles de sécurité ont été respectées tout au long du tournage: les portes des chambres où elle se trouvait avec son cameraman restaient ouvertes et ils étaient toujours accompagnés d’au moins un membre du personnel.

Surtout, très vite, elle a eu « de vrais échanges » avec certains malades. « J’ai fait de belles rencontres avec des personnes à la fois touchantes et criminelles », ajoute Agathe Lanté. Avec l’une d’elle, Chico, elle a passé des après-midi entières à discuter à la cafétéria de l’hôpital.

« Un soir, alors qu’il faisait la vaisselle, il s’est mis à parler du meurtre de sa femme, très +naturellement+ », se souvient-elle. Dans le documentaire, on voit Chico expliquer pourquoi il a tué son épouse, à coups de couteau: « Elle s’amusait à regarder d’autres personnes. Il y a des regards qui ne trompent pas. (…) Une voix dans ma tête a dit « oui ». J’ai fait confiance en la voix et je l’ai tuée », raconte-t-il.

La réalisatrice a également suivi Karim. Il a étranglé sa compagne, âgée de 28 ans. En première instance, il avait été jugé irresponsable. Une décision inacceptable pour la famille de la victime et le parquet général, qui a fait appel. Le procès pose la question cruciale du discernement de Karim au moment des faits.

Le film donne à voir la douleur de la famille de la victime. « Vous voulez que je me fasse passer pour une folle ? Que j’aie une bouffée délirante ? », hurle la mère en marge du procès.

« Vous vous rendez compte, quand on tue votre fille et que (le meurtrier) est acquitté », crie la mère. « Il y a des malades psychiatriques, mais lui non », croit-elle savoir. Un jugement partagé par le tribunal puisque Karim sera finalement condamné à 17 ans de prison.

Le documentaire a été tourné au moment du débat sur l’irresponsabilité pénale, souligne la réalisatrice. Il a été suscité par le non-lieu psychiatrique requis contre l’auteur présumé du meurtre en 2004 de deux infirmières dans un hôpital psychiatrique de Pau.

Depuis avril 2008, une loi institue une audience publique pour les déclarations d’irresponsabilité pénale en cas de trouble mental.

La réalisatrice n’entend pas prendre position avec ce documentaire. En revanche, elle estime que « ça n’a aucun sens de juger quelqu’un qui n’a pas conscience de l’acte commis ».

Un surveillant suspendu après la mort d’un détenu

Jeudi 15 mai 2008

Un surveillant de la maison d’arrêt de Valence (Drôme) a été suspendu mardi de ses fonctions mardi. Il est soupçonné d’une faute dans le cadre d’une enquête administrative suivant le décès, le 4 mars 2008, d’un détenu de 19 ans, vraisemblablement tué par son co-détenu. « Un surveillant a été suspendu pour négligence grave », a expliqué mercredi à l’Agence France presse Muriel Guégan, adjointe de la direction interrégionale des services pénitentiaires de Lyon…

« Cette mesure, ajoute-t-elle, a pour vocation de limiter l’intervention de l’agent au sein de l’établissement tant que durera l’enquête interne. » Ce n’est selon elle pas une sanction. Le secrétaire régional de l’Ufap, Jean-Jacques Deflandre, s’indigne de cette décision, et estime que l’administration pénitentiaire cherche « un bouc-émissaire » pour « se dédouaner de ses responsabilités, de la pression médiatique, de la famille ». Selon lui, l’administration reproche au gardien de ne pas avoir réagit alors qu’il avait été averti par le détenu assassiné de son souhaitait de changer de cellule.

 

La famille du garçon avait également alerté les surveillants, le week-end précédent le décès, en constatant lors d’un parloir des traces de coups et l’état de terreur de l’adolescent. «Les surveillants ne pouvaient pas ignorer l’état dans lequel se trouvait ce garçon, estimait le 7 avril Marie-Christine Buffard, avocate de la famille de Jérémy. S’ils l’avaient montré à un médecin, comme cela leur avait été demandé deux jours plus tôt, le médecin aurait constaté les hématomes, les côtes cassées. Il n’aurait pas laissé Jérémy dans cette cellule et il serait encore en vie.»

 

Deux jours après le parloir, Jérémy avait été retrouvé inanimé dans sa cellule. Un suicide par asphyxie avait d’abord été évoqué, un sac ayant été retrouvé près de détenu. Puis l’enquête s’était rapidement orientée l’homicide. L’un des co-détenus de Jérémy, incarcéré après une tentative d’homicide, est soupçonné. Rachida Dati était venue visiter la maison d’arrêt, le 7 avril dernier. Elle n’avait pas évoqué le cas du garçon avec les personnels, mais avait rappelé qu’une information judiciaire était ouverte, et une enquête administrative en cours. Cette dernière n’est pas close, mais elle débouche déjà sur la suspension d’un surveillant.

Article de Ol.B. (avec AFP) paru sur Libélyon.fr, mercredi 14 mai 2008.

La loi pourrait ne pas être respectée

Mercredi 14 mai 2008

Le 12 juin prochain, il ne sera plus possible de déroger au principe de l’encellulement individuel. En effet, la loi n° 2003-495 du 12 juin 2003 renforçant la lutte contre la violence routière introduit la disposition suivante dans l’article 716 du code de procédure pénale (CPP) : il peut être dérogé au principe de l’encellulement individuel « dans la limite de cinq ans à compter de la promulgation de la loi (…) si la distribution intérieure des maisons d’arrêt ou le nombre de détenus présents ne permet pas un tel emprisonnement individuel ». 63 211 personnes étaient détenues écrouées au 1er avril 2008, pour 50 631 places opérationnelles. Que compte faire le ministère de la Justice pour se mettre en conformité avec la loi et respecter le principe de l’encellulement individuel en juin prochain ?

Construire à la hâte environ 13 000 places supplémentaires ? Libérer massivement des personnes ? Si oui,lesquelles ? En aménagement de peine, en sortie sèche ? S’empresser defaire exécuter en milieu ouvert toutes les peines de moins d’1 an, demoins de 2 ans (comme le préconise dans son rapport le comitéd’orientation restreint pour la loi pénitentiaire) ? Toutes cessolutions, dans la mesure où elles seraient prises dans laprécipitation, ne sauraient offrir une réponse adaptée à un problèmechronique, connu depuis des décennies. Alors que l’échéance du 12 juin2008 s’approchait, le gouvernement n’a eu de cesse de faire voter deslois de plus en plus répressives, conduisant en prison de plus en plusde personnes. La loi du 10 août 2007 renforçant la lutte contre larécidive des majeurs et des mineurs, instaurant notamment les peinesplanchers, est particulièrement révélatrice à ce sujet. La politiquepénale et la politique pénitentiaire sont liées. Adopter une politique pénale répressive sans engager de réforme profonde de la prison est un non-sens, quoi que l’on puisse penser par ailleurs du tout répressif en matière pénale.

Il y a, en toutes circonstances, quels que soient les actes commis, un respect dû aux personnes, à leur dignité, à leur intégrité. Cela est de toute évidence impossible lorsque il y a surpopulation carcérale. Le 12 juin 2008 ne marquera sans doute pas la fin de ce problème, en dépit de l’obligation faite par la loi. Il suffira à nos législateurs d’ajouter un alinéa pour être en conformité avec la loi, mais cela ne changera pas le problème.

Communiqué de la rédaction de Ban Public, mai 2008.

Tournoi de foot

Mardi 13 mai 2008

Le Génépi organise un tournoi de foot!

 

 

Le 25 mai à 13h30, à la Doua, T1 arrêt Lyon1, stade UFR STAPS:

 

 

Dans le cadre du Printemps des Prisons, le GENEPI organise un tournoi de foot. Seize équipes, sept joueurs par équipe, des lots à gagner. Et du théâtre, une fanfare, des expos seront au programme.

Participez au tournoi pour 3€ ou venez à la rencontre des génépistes.

 

Contact : Amandine, agautier2002@yahoo.fr ou 06.76.45.87.15

N’hésitez pas à diffuser le fly du tournoi.

«Respecter le « numerus clausus » contre la surpopulation carcérale»

Jeudi 8 mai 2008

NumeruscircusLa Campagne «Trop c’est trop», qui a été lancée depuis Lyon voilà près de deux ans, se bat contre la surpopulation carcérale, en exigeant le respect du numerus clausus. Elle organise une soirée ce lundi aux Bouffes-du-Nord à Paris. Cela s’appelle Numerus circus, avec des artistes comme les Têtes raides, Lo’Jo,  Bertrand Tavernier, Marc Perrone, etc (1). Bernard Bolze, coordinateur de la campagne, explique le combat de cette dernière, et la faiblesse des mobilisations politiques rencontrées…

 

Comment résumer le combat mené par la campagne «Trop c’est trop» depuis janvier 2006 ?

 

C’est une campagne menée spécifiquement ­contre la surpopulation carcérale, en demandant le respect du numerus clausus, nombre clos, arrêté, pour chaque prison. Le terme a l’inconvénient de ne pas être compréhensible pour tout le monde, mais on peut le résumer ainsi : dans une place, une personne. C’est le droit à l’encellulement individuel, pour ceux qui le souhaitent. Cet angle d’attaque précis et ponctuel ne prétend pas traiter de l’immensité des problèmes qui se posent à la prison. Mais si le numerus clausus était respecté, un problème important serait réglé.

 

Cela peut aussi constituer un encouragement à construire de nouvelles places?

 

Il y a trois façons de faire respecter le numerus clausus. En limitant les incarcérations lorsqu’il n’y a plus de place. En faisant sortir des détenus proches de la fin de leur peine, par l’aménagement, souhaitables pour les victimes puisque les sorties sèches favorisent la récidive. Enfin en construisant d’autres prisons. Mais nous nous opposons à la construction de nouvelles places, nous avons toujours été clairs sur ce point. Ce qui ne veut pas dire qu’il ne faut pas remplacer les prisons les plus vétustes.

 

La campagne dure depuis plus de deux ans. La soirée d’aujourd’hui correspond-elle à une échéance précise ?

Oui, celle du 15 juin 2008. Au départ, les parlementaires avaient décidé, en 2000, qu’au 15 juin 2003, l’encellulement serait individuel. Puis, le 12 juin 2003, la France, prétextant n’avoir pas eu le temps de s’y préparer, l’échéance a été reportée au 15 juin 2008. Nous craignons que cette fois-ci encore, à la faveur d’un vote nocturne, il y ait un report. Ce ne sera jamais le bon moment pour faire appliquer le numerus clausus. Il n’y aura jamais assez de place. Donc le bon moment, c’est maintenant. Il faut une forte mobilisation, une forte attention publique, pour exiger cela.

 

Quels soutiens politiques avez-vous trouvés sur cette question ?

 

L’idée de la surpopulation carcérale et de ses effets est devenue un lieu commun, une réalité sue de tous, et rappelée régulièrement dans les médias. Mais elle n’envahit pas le quotidien, elle ne s’impose pas comme prioritaire. Peut-être parce qu’elle ne touche la société qu’à sa marge. Nous avons reçu beaucoup de soutiens politiques cependant. Ceux de Marielle de Sarnez (Modem), de Dominique Strauss-Khahn (PS), de Julien Dray (PS), de Christine Boutin (UMP), du Parti communiste, des Verts. Mais les élections se gagnant désormais sur des thématiques sécuritaires, nous n’avons pas réussi à faire vivre ce combat ces derniers mois. Pendant les présidentielles, la gauche a été très timorée sur cette question. La candidate Ségolène Royal a été abreuvée d’informations sur cette question, mais elle l’a délibérément laissée de côté . Elle n’a répondu à aucune de nos sollicitations.

 

Il y a cinq ans, votre campagne sur la double-peine avait réussi à convaincre Nicolas Sarkozy de faire voter sa quasi-disparition de la double peine. Quel écho avez-vous rencontré cette fois de l’Elysée ?

 

Il y a eu, je crois, une vraie perspective d’être entendu par l’équipe de Sarkozy, dans les huit ou dix premiers mois. Nous avions de bons contacts. Avant Noël, nous avons cru qu’il y avait la possibilité qu’il réalise un coup politique, comme il l’avait fait avec la double peine. Durcir la législation, avec notamment les peines plancher, et en même temps prendre la gauche de vitesse sur une question qu’elle aurait dû régler depuis longtemps. A présent, nous sentons que c’est trop tard. Le degré de déception dans l’opinion et surtout chez les parlementaires UMP est si fort, la défaite aux municipales si magistrale, qu’il n’osera plus franchir ce pas. Fragilisé, il ne peut réagir qu’en mettant la barre tout à droite.

 

 

Propos recueillis par Ol.B., article paru sur LibéLyon.fr.

(1) Nunerus Circus : Bouffes du Nord. 37 bis, Bld de la Chapelle, 75010 Paris. 20h. 14 euros. Le site de la campagne : www.tropctrop.fr

 

Dans la colonie pénitentiaire, Philipp Glass

Jeudi 8 mai 2008

Avant l’ouverture de la prison de Corbas, l’Opéra de Lyon a programmé avec le SPIP (Service pénitentiaire d’insertion et de probation) dans les bâtiments de la nouvelle prison plusieurs représentations d’un spectacle, du 23 janvier au 4 février 2009. Il s’agit de In the penal colony, un opéra de chambre de Philipp Glass inspiré  de la Colonie pénitentiaire de Kafka.

L’objectif déclaré est de présenter au public la nouvelle Maison d’arrêt de Lyon, en remplacement de celles de Saint Paul, Saint Joseph et Montluc. Les spectateurs sont ainsi sensés suivre le parcours des familles qui rendent visite aux détenus en parloir, et par là-même de découvrir le monde carcéral de l’intérieur à l’occasion d’un spectacle.

Par ailleurs, comme plusieurs institutions culturelles de Lyon et de la région, l’Opéra de Lyon intervient en prison, au centre pénitentiaire de Saint Quentin Fallavier. Des activités artistiques sont menées par des musiciens et des chanteurs de l’Opéra à destination des détenus, ainsi que des spectacles pour faire découvrir les spectacle de l’Opéra. Ces activités sont menées notamment en collaboration avec GFC construction (Bouygues), qui participe également à  la construction d’établissements pénitentiaires (en particulier le centre pénitentiaire de Bourg-en-Bresse).

Si les actions culturelles en détention ne sont pas spécifiques à l’Opéra, il convient néanmoins de reconnaître l’utilité de ces projets pour les détenus. Ce qui n’empêche pas de se poser des questions sur les positions de certains acteurs de ces programmes. En revanche, la présentation d’un établissement carcéral comme lieu de spectacle est tout à fait contestable, tant du point de vue de l’efficacité (pour faire découvrir la vie en détention à un public non averti) que de la légitimité (en présentant une création artistique dans une institution judiciaire de privation de liberté).

Le partenariat de l’Opéra avec le centre pénitentiaire. 

Le spectacle de l’Opéra dans la prison de Corbas.

Les projets de GFC construction . 

Loi sur la Rétention de Sûreté

Jeudi 8 mai 2008

Mercredi 14 mai à partir de 19h

à l’Antre Autre (11 rue Terme, Lyon 1er, métro Hôtel de Ville)

le Génépi organise une soirée d’information

à propos de la loi sur la rétention de sûreté.

La soirée s’ouvrira sur la projection du film Rétention de sûreté, une peine infinie, de Thomas Lacoste, puis sera suivie d’une discussion avec les bénévoles du Génépi pour mieux comprendre la réforme et ses enjeux.

La loi sur la rétention de sûreté:

Le 25 février 2008 a été promulguée la loi sur la rétention de sûreté et sur la déclaration d’irresponsabilité pénale, après un vote en procédure d’urgence au Parlement et la saisine du Conseil constitutionnel. Pendant toute la procédure d’adoption, elle a fait l’objet de vives polémiques, tant sur le mode de procédure que sur les conséquences pénales du texte.

Si elle ne sera effectivement en application que dans une quinzaine d’années, cette loi a néanmoins des conséquences majeures sur les politiques pénales et carcérales et sur les principes fondamentaux du droit.

Rétention de sûreté, une peine infinie:

Huit intervenants, praticiens, militants et chercheurs prennent ici la parole pour déconstruire méticuleusement ce populisme pénal prôné par le chef de l’Etat, qui a dicté l’adoption de la loi sur la Rétention de sûreté, et le populisme constitutionnel qui veut l’appliquer par-delà les principes supérieurs de notre droit.

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