• Accueil
  • > Archives pour le Dimanche 6 avril 2008

Archive pour 6 avril 2008

Mort en prison à 19 ans

Dimanche 6 avril 2008

Jérémy Martinez avait 19 ans quand il a été retrouvé inanimé dans sa cellule de la maison d’arrêt de Valence (Drôme), mardi 4 mars. Un suicide, a d’abord dit l’administration pénitentiaire quand elle a prévenu la famille. Impossible, ont immédiatement rétorqué la mère et la grand-mère du détenu. Pour elles, il s’agit d’un meurtre – le corps présentait des traces de coups, notamment dans le dos et au niveau du cou. Le jeune homme avait un sac plastique scotché sur la tête. Elles ont porté plainte pour « non-assistance à personne en danger ».

Une information judiciaire pour « homicide volontaire » a également été ouverte par le parquet de Valence, qui dira si le jeune homme a été la victime d’un de ses codétenus et, indirectement, de la surpopulation carcérale, une réalité visible à Valence comme dans de nombreuses autres prisons françaises. Moins d’un mois après le décès de Jérémy Martinez, deux jeunes détenus de cet établissement vétuste ont tenté de mettre fin à leurs jours, tous deux par pendaison, le 31 mars et le 1er avril. Ils ont 27 et 25 ans.

Jérémy Martinez avait commencé sa vie d’adulte en prison, après une enfance ballottée entre deux familles et une adolescence frottée à la petite délinquance du côté de Sorbiers (Loire), où il habitait avec sa mère. Il avait ce qu’on appelle « une bonne tête », un air attachant qui avait séduit la famille d’accueil où il avait été placé, puis le propriétaire d’un restaurant de Cléon-d’Andran (Drôme), où il apprenait le métier de serveur, et aussi quelques jeunes filles.

Sa première fugue, une poignée d’heures à peine, avait eu lieu avant ses 10 ans. D’autres, plus longues, ont suivi : à 15 ans, il retrouvait parfois deux copains dans un squat. Premiers larcins, premières fréquentations des tribunaux pour enfants. Dégradations, falsifications de chèques, vols de téléphones portables, de voitures et autres : « Cinq ou six dossiers », selon Me« Il avait besoin d’être encadré », assure sa grand-mère, Philomène. Marie-Christine Buffard, son avocate. A sa majorité, après un ultime « coup » dans un bureau de tabac, ses sursis sont tombés et il a été condamné à plus d’un an de détention. Quelque temps auparavant, il avait rédigé une lettre à l’attention du juge pour enfants ; il demandait à être suivi après sa majorité.

Il était enfermé depuis trois mois quand il a été retrouvé gisant dans sa cellule. Il avait une blessure à la pommette, une autre au cou et une côte cassée. C’est son codétenu qui avait appelé à l’aide en criant : « Il s’est tué, il s’est tué. » Le garçon avait 19 ans lui aussi, un gabarit imposant, une réputation d’« impulsif » et un casier judiciaire plus lourd : une tentative de meurtre par le feu sur une personne handicapée. « C’était un malade, c’est évident, assure Guillaume Recoin, aumônier de la maison d’arrêt de Valence. Il n’était pas cohérent dans ses propos, incapable de rester assis. Tout le monde savait qu’il y avait un souci avec ce garçon. La semaine avant le drame, j’avais dit au médecin qu’il fallait le mettre à part, le soigner. »

Quand le directeur de la maison d’arrêt de Valence l’a prévenue du drame, la mère de Jérémy a immédiatement rejeté la thèse du suicide. Sa grand-mère aussi. Toutes les deux avaient vu leur fils et petit-fils trois jours plus tôt, lors de leur visite mensuelle. Il y avait aussi Amandine, la jeune soeur du détenu. Uniquement des femmes, donc. Et des femmes qui accusent.

Au parloir, ce samedi 1er mars, Jérémy avait l’air « angoissé », « terrorisé », rapporte Philomène Martinez. Il avait déjà une marque sur le visage, sous l’oeil, des traces de coups sur la main. Il avait aussi du mal à se tenir droit et à bouger le bras droit. Il a montré des plaies sous son tee-shirt à sa soeur. Ce jour-là, les trois visiteuses n’ont pas reconnu celui qui, aux premières semaines de sa détention, semblait faire preuve d’une certaine force de caractère : « Je l’ai bien mérité » ; « Je vais prendre du plomb dans la tête », écrivait-il à ses grands-parents, dans ses lettres pleines de fautes d’orthographe et de « Je vous aime papy et mamie ».

Quand les trois visiteuses ont voulu alerter les surveillants, réclamé la visite d’un médecin, on ne les a pas écoutées, disent-elles. « Lorsque le garde est venu le chercher, nous lui avons dit qu’il fallait un médecin pour Jérémy, relate Philomène Martinez dans une lettre ouverte. Nous lui avons fait remarquer son bras, qu’il ne pouvait plus bouger, et on lui a dit aussi les marques que nous avions remarquées sur sa figure et au dos. Je lui ai dit qu’il ne fallait pas le remettre comme ça dans sa cellule. Le gardien ne m’a pas répondu. Il s’est adressé à mon petit-fils tout doucement, je n’ai pas pu comprendre ce qu’il disait. »

Selon Mme Martinez, une autre surveillante aurait ensuite expliqué qu’il fallait faire un petit mot écrit si le jeune détenu voulait voir un médecin et que l’infirmerie n’était pas ouverte à ce moment-là. Le dispositif médical est réduit le week-end.

Article d’Eric Collier paru sur LeMonde.fr le samedi 5 avril 2008.

Le bien commun

Dimanche 6 avril 2008

Mercredi 2 avril, l’émission Le bien commun d’Antoine Garapon sur France Culture était consacrée à la loi sur la rétention de sûreté, avec Henri Leclerc (avocat et président de la Ligue des droits de l’homme) et Paul Cassia (professeur de droit public à Paris-1 et membre de l’Institut).

 
 
   

Prison, la honte de la République

Dimanche 6 avril 2008

 

 

 

Le Génépi-Lyon organise un ciné-débat, Mardi 8 avril à 20h30, au café De l’Autre Coté du Pont (25, Cours Gambetta, Lyon 3°):

 

 

 

Prison, la honte de la République
projection du
documentaire de Bernard George

suivie d’une discussion avec nos invités:

Bernard Bolzecampagne Trop c’est trop

Jean-Claude VaupréCFDT interco justice

« Prisons : la honte de la République (France, 2006, 80 min.), le film engagé de Bernard George, n’est pas une enquête à charge et à décharge où sont exposés les arguments des uns et des autres, où sont développés posément des propos contradictoires alimentant un débat. Il s’agit ici de pointer sans concession ni pathos les dysfonctionnements du système pénitentiaire, de dénoncer la surpopulation (le taux peut atteindre 250%), le manque d’hygiène et de soins, la vétusté, la violence, les suicides, la dignité bafouée… Grâce aux témoignages d’anciens détenus et de familles de prisonniers, aux reconstitutions et aux images d’archives (l’administration pénitentiaire n’a pas voulu qu’il tourne à l’intérieur des murs d’enceinte), aux questions posées aux trois anciens gardes des Sceaux, la démonstration est implacable. Ce documentaire [...] espère alerter l’opinion publique, déclencher une prise de conscience pour que les pouvoirs publics sortent de leur immobilisme et engagent de véritables réformes. »

D’après la critique de Véronique Brocard sur Télérama.fr.

http://www.dailymotion.com/video/x4e4t8

http://www.dailymotion.com/video/x4e4xg

http://www.dailymotion.com/video/x4e51c

 

 

RMC à Villefranche

Dimanche 6 avril 2008

Vendredi 28 mars de 7 à 11 heure, l’émission Bourdin and co était en direct de la Maison d’Arrêt de Villefranche sur Saône, choisie par l’Administration Pénitentiaire à l’occasion notamment de la mise en place du quartier des nouveaux arrivants en conformité avec l’applicartion des Règles Pénitentiaires Européennes. Evènement exceptionnel: pour la première fois une émission se déroule en direct d’un établissement pénitentiaire et diffuse des entretiens avec des acteurs du monde carcéral. Donc la possibilité d’entendre différents discours au sujet de la prison et de l’intérieur la prison, potentiellement…

Programme: « Nous partirons à la découverte de l’univers carcérale. Repas, parloirs, travail, infirmerie, promenade… quel est le quotidien des 687 détenus de cette maison d’arrêt ? Mais aussi celui des surveillants et surveillantes, des conseillers d’insertion, des infirmiers, d’un aumônier et du directeur de la maison d’arrêt de Villefranche-sur-Saône ? Claude d’Harcourt, le directeur de l’administration pénitentiaire sera également aux côtés de Jean-Jacques Bourdin et en direct sur BFMTV à 8h35« .

A écouter donc, une interview de Claude d’Harcourt (Directeur de l’Adimnistration pénitentiaire).

A lire également, les commentaires des auditeurs avant l’émission et en direct sur le site. Et ne pas rater le sondage des auditeurs pendant l’émission:  « Faut-il prononcer plus de peines de prison? »