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Ni consécration, ni camouflet. Le Conseil constitutionnel, réuni hier pour examiner la loi sur la rétention de sûreté, a décidé d’une censure partielle du texte. Une décision en demi-teinte, qui trahit la difficulté, voire l’impossibilité de préserver les grands principes constitutionnels tout en entérinant un des textes étendards du gouvernement.
Le fondement essentiel de la loi, qui permet l’enfermement à vie des criminels jugés les plus dangereux, a été validé par les onze «sages» (qui n’étaient en fait que huit, en l’absence de Pierre Joxe et des deux anciens présidents de la République Valéry Giscard d’Estaing et Jacques Chirac). Désormais, une «juridiction régionale de la rétention de sûreté» pourra donc prononcer le placement, à l’issue de leur peine, dans un centre «socio-médico- judiciaire» des auteurs de crimes «graves» ayant été condamnés à au moins quinze ans de prison ferme. Placement pour un an, renouvelable indéfiniment.
Obligations. Le Conseil constitutionnel a en outre estimé hier «que la rétention de sûreté n’est pas une peine» mais une «mesure de sûreté» , comme le précise un communiqué. Une interprétation – fortement contestée par les nombreux opposants au texte et les parlementaires socialistes à l’origine de la saisine – qui permet une application rétroactive du texte.
Toutefois, le Conseil a tenu à l’encadrer strictement : les détenus condamnés avant 2008 pour des crimes relevant de cette loi ne pourront pas être placés dès la fin de leur peine dans un centre «socio-médico-judiciaire». Ils seront d’abord libérés et placés sous «surveillance de sûreté». Un régime comportant un certain nombre d’obligations définies par les magistrats, «notamment le placement sous surveillance électronique mobile [bracelet] ou l’injonction de soins». C’est seulement s’ils ne respectent pas ces obligations qu’ils pourrontêtre placés «en urgence» en rétention de sûreté.
«Déception». «On peut se réjouir du fait que, pour l’essentiel, cette loi ne s’appliquera pas de manière rétroactive», analyse Laurent Bedouet, secrétaire général de l’Union syndicale des magistrats, même s’il regrette que la loi ne soit «pas totalement censurée». Emmanuelle Perreux, présidente du Syndicat de la magistrature, est plus pessimiste. «C’est une grande déception, car le Conseil valide l’enfermement à vie au motif d’une dangerosité impossible à apprécier. C’est contraire à la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme, qui je l’espère sanctionnera le texte.» La garde des Sceaux s’est, elle, immédiatement félicitée que le Conseil constitutionnel ait «validé la rétention de sûreté».
Article d’ONDINE MILLOT paru dans Libération le 21 février 2008
Si j’étais la douce et clémente Rachida Dati, je ferais preuve d’encore plus de mansuétude. Non seulement j’enfermerais à vie tous ceux qui ont purgé leur peine et sont susceptibles de récidiver, mais aussi tous ceux qui n’ont encore commis aucun crime ou délit, mais risquent de devenir un jour des délinquants ou des criminels. Autrement dit tout le monde. J’irai plus loin encore. Je rétablirais les lettres de cachet et reconstruirais la Bastille pour y incarcérer tous ceux dont la tête ne me revient pas ainsi que les sales cons qui osent insulter,invectiver, sa Majesté Nicolas Sarkozy. Je restaurerais aussi les bagnes de Cayenne et de Toulon pour y mettre les semeurs de troubles qui se permettent de manifester dans la rue. Et, partant de l’adage « qui vole un œuf, vole un bœuf », Je rouvrirais aussi le pénitencier pour enfants de l’ïle du Levant, afin d’y mettre , comme au temps de napoléon III, les gamins de 4 ou 5 ans pris en flagrant délit d’avoir dérobé, par gourmandise, une sucette ou un chewing gum dans un magasin ; de même que les jeunes des quartiers dits à risque qui, au chômage et ne sachant que faire, s’amusent à brûler des voitures. Ainsi Rachida Dati prouverait qu’elle est vraiment un ministre de la Justice efficace. Dura lex, sed lex.